Pour la semaine de visibilité du spectre aromantique (du 16 au 22 février), nous avons publié en avant-première des articles du numéro sur l’aromantisme, que vous pouvez retrouver ici.

du sang sur les mains

Article original par Moira Armstrong ; traduit par LAbare / Florïan Lorenzetta

Thèmes : asexualité, maternité, règles.

nous portons des enfants, créons la vie, donnons naissance à la nouvelle génération ;
c’est donc normal de saigner tous les mois. mais, que
se passe-t-il lorsque l’on refuse ? alors, sans noble utilité,
le sang devient-il abominable ? m’ôte-t-on soudain
toute place et toute crédibilité quand je déclare être mécontente
à l’idée d’avoir mes règles dès l’adolescence dans le but ultime de
donner naissance à des bébés ?
nous sommes forcées’ de nous battre contre nos propres corps, obligées’
de subir cet affreux bain de sang mensuel sans vainqueur, mais lorsque
je dis que je n’aurai pas d’enfant ; que je n’aurai jamais de rapports sexuels ;
alors je deviens cette chose monstrueuse qui se livre à un suicide contre
son propre genre.
une personne asexuelle n’a pas le droit à sa féminité. elle n’a pas pour but
la maternité, dans ce monde où la valeur des femmes est
déterminée par les enfants que l’on met au monde. le Rêve Américain
avec deux enfants et un chien, la carte à jouer du
pense-à-ta-mère.
dites que j’ai du sang sur les mains.
rappelez-moi que c’est ma faute, que je
massacre le modèle de famille traditionnel,
massacre les valeurs et l’instinct
maternel que je suis censée incarner.
allez-y, rejetez la faute sur moi.