I Don’t Give A Fuck, la web-série de Victoria Kee

“I Don’t Give A Fuck” (« J’en ai rien à branler ») est une nouvelle web-série centrée sur les points de vue de Maya et Jasmine, deux amies se situant à deux extrémités du spectre de l’orientation sexuelle. La raison pour laquelle je crée cette série, c’est pour combler le sérieux manque de représentation pertinente, humaine et ouverte de l’asexualité dans les médias, et particulièrement pour les personnes racisées. De manière générale, il y a encore de grandes interrogations qui planent sur le sujet de l’asexualité, ce qui nécessite en réponse une sensibilisation accrue.

Maya est une asexuelle très directe et effrontée. Cependant, elle doit faire face à des pressions sociales constantes à faire des rencontres et à être sexuellement active, elle a donc de plus en plus de mal à se sentir bien dans sa peau. Parfois, il semble qu’elle ne puisse être elle-même que sur des espaces en ligne ou avec ses amies’. Quand elle n’est pas occupée à construire sa présence sociale sur Internet, elle travaille comme stagiaire dans une petite société de production.

Jasmine est une femme exceptionnellement forte et indépendante qui n’a littéralement « pas besoin d’un homme ». Elle est aromantique, sex-positive et pansexuelle, programmeuse le jour et écrivaine la nuit. Pas du type à s’engager, c’est une femme qui s’empare allègrement de sa liberté d’exprimer sa sexualité quand elle veut et avec qui elle veut ; et ce toujours avec confiance et allure, en faisant souvent face aux critiques de sa famille et des opinions malvenues des hommes qu’elle rencontre.

Bien que ces deux femmes aient des perspectives et des expériences de vie différentes, elles comptent beaucoup l’une sur l’autre et se soutiennent face aux défis qu’elles rencontrent chacune de leur côté, en tant que femmes queers racisées dans la vingtaine. Ainsi, cette série est faite pour alimenter ce dialogue et aider les gens à comprendre ce qu’est l’asexualité, comment nous voyons le monde, et en quoi l’expérience de chaque personne asexuelle (ou se situant sur le spectre) est unique et différente. En ce qui concerne Jasmine, qui est hypersexuelle, c’est une femme qui affronte les préjugés sur l’expression de la sexualité féminine. Malgré leur perspectives très différentes de la vie, ces deux personnages se rejoignent dans la manière dont la société et leurs cultures très traditionalistes les ostracisent en raison de leur identité. Au-delà de la sexualité, IDGAF se focalise sur le parcours et l’évolution de ces deux femmes au cours de cette lutte où elles brisent les tabous de la societé, se libèrent des attentes culturelles, remettent en question le rapport au corps, et plus encore.

Bien qu’au final l’objectif de la série IDGAF soit de célébrer l’inclusivité et la diversité, la raison première de sa création était de donner de la visibilité et de la représentation à une orientation qui en manque cruellement : l’asexualité. Les personnes comme moi, qui se placent sur ce spectre, ont un énorme besoin de voir leur vécu représenté. Même si l’existence de Todd, un personnage ouvertement asexuel dans BoJack Horseman, est un bon début pour répondre à ce besoin de représentation, nous devons nous assurer que celle-ci soit intersectionnelle, en diffusant plus d’histoires racontées du point de vue de personnes racisées, de femmes et/ou de personnes non-conformes dans le genre. IDGAF met en avant cette diversité, tout en ouvrant le débat sur la signification de l’intimité et de l’attirance.

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