Pour la semaine de visibilité du spectre aromantique (du 16 au 22 février), nous avons publié en avant-première des articles du numéro sur l’aromantisme, que vous pouvez retrouver ici.

Pensées sur l’amour

Article original par Lucy Parr ; traduit par Rosefinch

Thèmes : aromantisme, amitiés, mariage.

Voilà l’idée :
Je veux aimer
aimer comme les gens du grand écran
vous disent d’aimer,
et disent que l’amour
n’est qu’un absurde trait d’humour.

Elle dit qu’elle l’aime lui,
mais lui en aime une autre
et cette autre, elle n’aime personne.
Quel scénario compliqué !
Faites un plan à trois,
passez à autre chose ?

Voyez plutôt :
Je veux aimer
avec toute cette intensité
que ces émotions laissent deviner.
Tout ce cinéma,
cette jalousie,
(qui donc choisir, lui ou lui ?)
L’amour
est exclusif.
Ou l’amour n’est pas.

Pour rappel :
Oui, je peux aimer
Aimer avec toute cette intensité
qui vous retourne les tripes,
qui vous fait mal jusque dans les os.
De l’amour
j’en ai entre les dents, ras la moelle,
plein les artères, sous les tendons.

Ouvrez-moi le ventre et voyez
tout cet amour qui dégouline.

Cependant :
Cet amour, ce n’est pas le même que leur Amour.
Bien sûr,
Vous l’aimez à vous en donner crampes et courbatures
mais, pour autant,
Vous n’êtes pas amoureuxse.
Certes,
une simple pensée et votre cœur s’embrase,
mais, pour autant,
Vous n’allez pas l’épouser.

(Oubliez, pour un instant,
que le seul but du mariage
est d’échanger des femmes
et des biens
entre des hommes)

Mais ça ne fait rien :
Mon cœur,
ma tête,
même le bout du bout de mes doigts,
je ne suis qu’amour,

amour pour les miens,
pour ma famille,
pour mes amies’
et pour celleux qui d’une manière ou d’une autre
sont des deux,
d’aucun des deux.

Où est le problème
(si c’est même un problème)
si je ne suis pas
amoureuxe d’elleux ?
Si je les aime, mais pas comme ça ?

Avant d’en finir :
Il existe plus d’une façon d’aimer,
des milliers de formes d’amour.
Et s’il est une chose que je sais,
c’est qu’aucune de ces formes n’existe
pour nourrir les capitalistes,
pour payer les cartes de vœux,
les dîners de Saint-Valentin,
la bague à trois mois de salaire,
la robe qui en vaut quatre,
la jolie maison
et son joli jardin (ce désastre écologique),
et puis le chien,
et les deux gosses et demi.

(Qu’importe combien ces fadaises vous sont chères.)