Alas Smith and Jones - Les gardiens de phare prévisibles Dougal : Griff Rhys Jones Fraser : Mel Smith Dougal : Est-ce que tu as allumé le phare, Fraser ? Fraser : Ouais ! Les bateaux navigueront sans danger dans ces eaux ce soir. Dougal : Bien. Alors viens t'asseoir, je t'apporte ton thé. Fraser : Merci Dougal. Deux sucres et du lait, s'il te plaît. Dougal : Oui, je sais, je sais. Fraser : Désolé, c'était juste comme ça… Dougal : Hé bien, nous habitons dans ce phare depuis, je crois, douze ans… Je crois pouvoir me rappeler comment tu aimes ton thé. Fraser : Désolé, Dougal. Ah, mon Dieu, j'avais bien besoin de ce thé. Dougal : As-tu besoin de faire ça ? Fraser : Faire quoi ? Dougal : As-tu besoin de frapper ainsi ta cuillère ? Fraser : Je ne l'avais pas remarqué. Dougal : Et après, tu la lances toujours dans l'évier, n'est-ce pas ? Fraser : Et alors, Dougal ? Tu n'aimes pas que je la lance ? Dougal : Tu pourrais la poser dans ta soucoupe, ou la laisser sur la table, ou te la coincer dans le fion, pour une fois ! Fraser : Hé bien excuse-moi, Dougal, mais là… Dougal : Oh non non non, Fraser, ne t'offense pas… Mais tu risques, ne m'en tiens pas rigueur, de devenir un peu prévisible. Fraser : Ah bon ? Dougal : Hé oui ! Par exemple, à chaque fois, quand tu as allumé le phare, tu dis : « Les bateaux navigueront sans danger dans ces eaux ce soir ! » Fraser : Et toi, alors ? Dougal : Que fais-je, moi ? Fraser : Qui sifflote toujours en préparant le thé ? Dougal : C'est pas moi… Fraser : Je suis sûr que tu sifflais pendant que j'allumais le phare ! Dougal : Pas du tout ! Fraser : Ah, et tu te grattes toujours le menton quand tu mens. Dougal : C'est pas vrai ! Fraser : Si ! Tu recommences ! Dougal : Quoi ? Ça me démange un peu, c'est tout ! Fraser : Tais-toi donc, Dougal, et viens prendre un biscuit. Dougal : Ne fais pas ça ! Fraser : Mais quoi, encore ? Dougal : N'ouvre pas le paquet en deux ! Fraser : Mais je fais toujours comme ça ! Dougal : Ça, je l'avais remarqué ! Et ça fait des miettes ! Fraser : Oh, pardon, Monsieur… Dougal : S'il y a bien une chose que je déteste… Fraser : …c'est que je fasse des saletés. Dougal : Ne fais pas comme si tu pouvais prédire tout ce que je vais dire et faire… Fraser : Mais si, mais si ! Je sais exactement tout ce que tu vas dire et faire. Dougal : Ah bon ? Moi aussi, je sais exactement tout ce que tu vas dire et faire ! Fraser : Ah, vraiment ? Dougal : Oui : je savais que tu allais dire : « Ah, vraiment ? » Fraser : Bien, bien ! Réglons ça maintenant, ok ? On va écrire sur une feuille ce que l'on pense que l'autre va dire. Dougal : Tu vois, je savais que tu proposerais ça. Fraser : Bon. Dougal : Allez, montre-moi le tien d'abord ! Fraser montre son papier, sur lequel il est écrit : ALLEZ, MONTRE-MOI LE TIEN D'ABORD Dougal : Non, c'est trop ! Fraser : Bien ; tu te dirigeras vers le tiroir à couteaux, que tu vas ouvrir ; tu vas prendre le plus grand couteau à pain que tu trouves, et tu vas crier : « Mais boucle-la, Fraser MacFagent ! » Fraser : Et tu vas courir vers moi en hurlant : « Si tu ne la fermes pas, Fraser, je vais te tuer ! J'en prends Dieu pour témoin ! » Fraser : Et tu vas me planter le couteau dans la poitrine ! Dougal : Tu vois, tu ne sais pas tout ! Fraser : Toi non plus, dis-moi ? Dougal : Hé si ! Fraser : Non… Non, toi non plus ! Dougal : Hé si… Je le savais ! Fraser : Salaud ! Dougal, agonisant, montre son papier, sur lequel il a écrit : FRASER TIRE SUR DOUGAL